Guide : Mangas, Japanimation

On appelle « mangas » des bandes dessinées ou des romans graphiques originaires du Japon. On utilise aussi ce terme pour désigner les dessins animés japonais. La plupart des mangas se conforment à un style développé au Japon à la fin du 19ème siècle, et la forme a une longue préhistoire dans l’art japonais antérieur. En dehors du Japon, « manga » est utilisé pour nommer les bandes dessinées initialement publiées dans le pays.

Au Japon, les jeunes comme les personnes âgées lisent des mangas. Il comprend des œuvres dans des genres très différents comme l’aventure, l’action, les affaires et le commerce, la comédie, le drame, les détectives, l’histoire, le mystère, l’horreur, la romance, le fantastique, la science-fiction, l’érotique (hentai et ecchi), les sports et les jeux, le suspense et bien d’autres. Beaucoup de mangas sont traduits dans d’autres langues. À partir des années 1950, le manga a envahi de plus en plus l’industrie de l’édition japonaise. En 1995, le marché des mangas au Japon était évalué à 586,4 milliards de yens (4 à 5 milliards d’euros), avec des ventes annuelles de 1,9 milliards de mangas et de magazines de mangas au Japon (ce qui équivaut à 15 numéros par personne). En 2020, la valeur marchande des mangas au Japon a atteint un nouveau record de 612,6 milliards de yens en raison de la croissance rapide des ventes de mangas numériques. Les mangas ont gagné aussi une audience mondiale significative. À partir de la fin des années 2010, les mangas ont commencé à dépasser massivement les ventes des bandes dessinées américaines. En 2020, le marché nord-américain des mangas était évalué environ 250 millions de dollars, une croissance rapide due à la large disponibilité des mangas sur les applications de lecture numérique, aux détaillants en ligne tels qu’Amazon et aux chaînes de détaillants de livres telles que Barnes & Noble, ainsi qu’à l’augmentation du streaming d’anime. Selon Jean-Marie Bouissou – historien français et spécialiste du Japon contemporain –, le manga représentait plus d’un tier du marché français de la bande dessinée en 2005, ce qui équivaut à environ 3 fois celui des États-Unis. Le marché a été évalué à environ 460 millions d’euros. En 2012, le marché était évalué à 250 millions de dollars au Moyen-Orient et en Europe.

La plupart du temps, les histoires de manga sont imprimées en noir et blanc – en raison de contraintes de temps, pour des raisons artistiques (car la coloration pourrait atténuer l’impact de l’œuvre d’art) et pour maintenir les coûts d’impression bas – bien que certains mangas en couleur existent (par exemple le manga ecchi « Colorful » de Torajir? Kishi). Au Japon, les mangas sont généralement sérialisés dans de grands magazines de mangas, contenant souvent de nombreuses histoires, chacune présentée dans un seul épisode à poursuivre dans le prochain numéro. Les chapitres collectés sont généralement republiés dans des volumes tankobon (recueil de chapitres de manga), fréquemment mais pas exclusivement des livres de poche. Un mangaka (auteur de manga et de bande dessinée japonaise) travaille généralement avec quelques assistants dans un petit studio et est associé à un éditeur créatif d’une maison d’édition commerciale. Si une série manga est suffisamment populaire, elle peut être animée après ou pendant sa diffusion. Les mangas sont parfois basés sur des films d’action ou des précédentes animations.

Les bandes dessinées influencées par les mangas, parmi les œuvres originales, existent dans d’autres parties du monde, en particulier dans les endroits où l’on parle chinois (« manhua »), coréen (« manhwa »), anglais (« Amerimanga ») et français (« manfra »), ainsi que dans la nation algérienne (« DZ-manga »).